Jean De Lacoste
FVNDATVR
Du 24.12.2012 au 23.03.2013
Drink offert le samedi 02.02.2013 à 19h et intervention sonore de l'artiste dans le Passage Bernard - Finissage le samedi 23.03.2013 et Performance d'Antoine Boute. (Souper sur réservation)
Né en 1984, Jean de Lacoste poursuit depuis ses études à l’Erg un travail qui oscille entre la vidéo, l’installation et la création musicale. Actif dans le collectif Mnόad, le groupe Soumonces! ou au sein de Stahlmus Delgation en collaboration avec Mauro Pawlowski, l’artiste a aussi développé une écriture filmique parfaitement singulière. Récemment présentés dans le cadre des résidences du Wiels et au BHART#1 à Anvers, ses films et installations vidéo explorent l’intériorité de lieux rendus à leur étrangeté et leurs mystères. Autant d’univers modelés par la sensibilité d’un regard explorant avec la même acuité les potentialités poétiques du réel que les moyens à mêmes de les étendre et les amplifier.
Les films de Jean De Lacoste opèrent par basculements, déjouant les attentes narratives et perceptuelles au profit d’une pure recherche d’intensités : longs plans fixes sur des espaces qui peu à peu semblent s’affranchir de leurs insignifiances, jeux d’ombres et de lumières faisant bégayer la réalité, profondeur sourde d’un monde fragile et inquiet, ne se dévoilant que dans l’obscurité et la nuit. Le son et les silences participent de cette même intention : dégager l’impalpable d’une situation, suggérer son évanescence mais aussi sa densité. Dévoilements donc, rythmés d’attentes diffuses puis de vives fulgurances, de glissements introspectifs qui, de strate en strate, amplifient et troublent notre perception du sensible.
La proposition de Jean de Lacoste pour Incise est d’ouvrir une faille dans l’espace-temps de son exposition. Une incise dans l’incise, qui déporte le regard au revers de l’espace de monstration. Qu’y a-t-il derrière et sous la vitrine, de quel univers est-elle le masque ? Surfaces d’habitations, caves, cages d’escaliers… autant d’intériorités et d’atmosphères poétiquement suggérées, qui ne sont pas sans accentuer la tension diffuse et oppressante que génère l’invisible.
Si le titre de l’installation renvoie aux sous-sols de la Galerie Bernard, il suggère surtout l’existence d’un lieu égaré, dont les fondations elles-mêmes ont disparu.
La Sambre fut ici rivière…et FVNDATVR l’écho élégiaque de ses murmures.
B. Dusart
Jean De Lacoste, performance sonore, 02.02.2013, Incise ©
http://vimeo.com/62826652# (production CarolOzoo)
Durant son exposition chez incise, l'installation "Interior Landscape" produite à l'occasion de l'exposition Bird eye's view of ... sera présente dans la collection du MBA de Charleroi (Place du Manège, 1, 6000 Charleroi).
L'accès est gratuit.
Du mardi au vendredi : de 09h00 à 17h00
Samedi : de 10h00 à 18h00
Fermé le dimanche (sauf exception – merci de vérifier sur le site ou au + 32 (0) 71 86 11 34), le lundi, les jours fériés.
Des collections sommeillent dans le sépulcre de l'art, ne s'offrant plus au regard, loin des cimaises et des espaces d'exposition. Ces oeuvres, les réserves et couloirs du musée offrent à De Lacoste un cadre déterminé pour exercer son regard. Il s'agit souvent chez lui de sonder les eaux troubles de l'introspection. Les lieux, en tant qu espace-temps situés, sont traités tant sur les plans plastique (forme), sémantique (sens) que psychique (affect-relation). La démarche est contemplative. Lieux clos, lumières pénétrantes, perspectives opaques, silhouette immobile (celle du musicien-performer Joke Lanz) que fige un silence ponctué de quelques bruits. C'est un paysage intérieur qui est ici dépeint, dans une tension permanente avec un extérieur plusieurs fois évoqué (un regard vers la rue, un paysage bucolique projeté dans l'angle d'une pièce, etc.). Sous la forme de projection, cette oeuvre multiplie les angles de vue et les séquences temporelles, et invite à l'immersion dans les méandres d'un lieu dont on ne sait s'il est celui du musée ou celui de l'artiste.
Sébastien Biset
BIO
Vit et travaille à Charleroi (Belgique).
